PLANETOLOGIE
Ce sont de petits escarpements de quelques dizaines de mètres de hauteur. Vus du dessus, ils serpentent à la surface de la Lune sur quelques kilomètres. Ces "failles de compression", qui viennent d'être repérées grâce à la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter, lancée en juin 2009, sont discrètes... mais ne laissent guère de place au doute : la Lune se marbre de boursouflures, parce qu'elle rétrécit.
Les missions Apollo, dans les années 970, avaient déjà décelé de tels motifs près de l'équateur de la Lune. Mais ces nouvelles observations se répartissent sur toutes les latitudes. En outre, l'excellente résolution des images (entre 50 cm et 2 m par pixel), montre que les failles sont très peu abîmées par des impacts de météorites, et qu'elles traversent des cratères préexistants de moins de 50 m de diamètre. Des indices qui ont permis à l'équipe menée par Thomas Watters, du Smithsonian Institute à Washington, d'évaluer des déformations à moins d'un milliard d'années.
La Lune (née il y a 4.5 milliards d'énnées) a donc rétréci dans un passé récent, et rétrécit sûrement en ce moment même ! Aucun risque cependant qu'elle disparaisse sous nos yeux : son rayon (1737 km) n'aurait diminué que d'une centaine de mètres au cours du dernier milliard d'éannées. D'ailleurs, l'idée que la Lune se contracte n'est pas une surprise pour les chercheurs. L'astre se refroidit nécessairement depuis sa formation. Mais le fait-il à partir d'une boule presque totalement fondue, ou dotée d'un gros noyeau solide ? La petite taille de ces nouvelles failles plaiderait plutôt pour la deuxième solution...